Wastburg (Cédric Ferrand)

Depuis pas mal de temps déjà, Wastburg me faisait de l’oeil… La faute essentiellement à la superbe couverture et au résumé des plus alléchants ! Edité chez les Moutons Electriques et l’oeuvre de monsieur Cédric Ferrand, j’ai fini par craquer en toute fin 2012 histoire de bien commencer une nouvelle année !

Alors, que nous promet donc Wastburg?

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Tout simplement de nous entrainer dans la crasse de cette ville un peu « parasite », compressée au beau milieu d’un fleuve et deux patries qui ne se veulent pas que du bien, sans oublier d’aller à la rencontre de sa population cosmopolite et haute en couleurs. Le résumé nous vante les mérites d’une aventure sournoise, de coups bas, de rencontres de plus ou moins bon augure et autres joyeusetés du même ordre… Que du bon donc !

Ce qu’on ne pourra pas reprocher à Cédric Ferrand, c’est de savoir créer un univers complexe et foisonnant. L’écriture est belle (si on peut qualifier de beau la description des bas-fonds d’une cité mal famée et sordide) et le talent descriptif est là pour nous faire ressentir toute la puanteur des ruelles, cet aspect glauque, suintant et malade qu’on imagine coller à une ville moyenâgeuse. Les personnages ne sont pas en reste, tous plus bouseux les uns que les autres, parfois innocents mais surtout majoritairement détestables en ayant pour point commun une espérance de vie plutôt limitée…

Malheureusement, tous les points cités précedemment ne parviennent pas à mes yeux à sauver Wastburg qui souffre d’un cruel manque : d’une histoire, d’une intrigue plus fournie.  Si je n’ai pas été happée plus que ça par cette atmosphère, c’est à cause du fil narratif beaucoup trop ténu selon moi. La description et la mise en abime mettent  le lecteur dans l’ambiance dès le départ, qui s’attend à découvrir au fur et à mesure des pages quel est ce terrible complot promis par le 4ème de couverture. Sauf qu’au bout de 200 pages, on voit les personnages défiler, on ne s’y attache plus trop ni ne s’attarde plus guère à leur destin sans vraiment en savoir plus sur ce qui menace la ville et sa population, et un début d’ennui pointe son nez… Le format n’est peut être ici pas le bon, peut être aurait-il été préférable de miser sur un recueil de nouvelles à la manière de l’excellent Janua Vera de Jean-Philippe Jaworsky, dont le sujet principal est également, non pas les personnages, mais bien la ville en elle-même. C’est dommage, car la promesse était très belle mais l’équilibre personnages/ambiance/histoire n’y est pas à mes yeux.

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Une déception donc, à croire (au vu des quelques critiques que j’ai pu parcourir)  qu’avec cet ouvrage ça passe ou ça casse. C’est d’autant plus frustrant qu’il ne s’agit pas ici d’un mauvais livre, mais juste d’une sorte d’incompatibilité, je n’ai pas su rentrer dedans comme il se devait. Difficile donc de le recommander ou non!

2 réflexions au sujet de “Wastburg (Cédric Ferrand)”

  1. Ha dommage pour la déception. Ca ne m’avait pas plus perturbé que ça le manque d’intrigue j’avoue, tellement j’étais prise dans la fange boueuse de la ville. Je l’ai plus vu comme un recueil de nouvelles en fait. Par contre, j’aime pas du tout la couverture 😀

  2. Comme quoi, les goûts et les couleurs… x)
    Si je l’avais abordé d’entrée de jeu comme un recueil de nouvelles, ça serait bien mieux passé je pense, mais vu que je m’attendais à un roman « classique » ben ça surprend un peu! Mais c’est vraiment le seul point que je pourrais reprocher… ^^

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